Cristian Mungiu

Parrain de la Fabrique Cinéma de l'Institut Français 2018

Mon premier film a été projeté à Cannes il y a 15 ans. Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai sauté de joie. On avait traversé beaucoup de hauts et de bas pour y arriver. Cela peut paraître cliché, mais c’était un rêve qui devenait réalité. On était très jeunes et on a tout aimé : les palmiers dans la rue, l’ambiance, les gens vêtus de noir le soir – même l’auberge de jeunesse où l’on dormait à six par chambre, à une cinquantaine de kilomètres de la ville. J’ai décidé d’aller me baigner dans la mer pour prendre de la distance - pour voir Cannes de plus loin.
Je me suis promis que, si je revenais au festival, je me baignerais à chaque fois, pour me souvenir de la chance que j’ai eue. Et les 15 dernières années, j’ai pu me baigner régulièrement car de la chance, j’en ai eu énormément.
Je ressens maintenant le besoin d’aider, de partager mon expérience avec les autres. Ainsi, cela me ravit de participer à La Fabrique, parce qu’un coup de pouce au tout début d’une carrière peut changer toute la trajectoire d’un jeune cinéaste. En tant que parrain, j’espère que je permettrai à beaucoup de jeunes réalisateurs de se baigner en regardant la croisette - et d’attirer autant de spectateurs que possible. Parce que Cannes offre le meilleur début pour un cinéaste, mais le verdict final vient toujours du public.
 
BIOGRAPHIE
 
Il est la figure de proue du « Jeune cinéma roumain », dont la créativité s’est révélée au monde au milieu de la décennie 2000, notamment grâce à la Palme d’or en 2007 pour son 4 mois, 3 semaines, 2 jours. Cristian Mungiu occupe cette place d’abord parce qu’il est un des plus grands cinéastes d’aujourd’hui. Ses trois autres longs métrages, Occident (2002), Au-delà des collines (2012) et Baccalauréat (2016) en témoignent eux aussi de manière éclatante.
Mais à tout juste 50 ans, Mungiu, loin de se consacrer uniquement à sa propre œuvre, tient un rôle central dans le cinéma de son pays, comme producteur, comme responsable du Festival Cannes à Bucarest qu’il a créé, comme initiateur du film collectif Contes de l’âge d’or (2009). Son action est décisive dans la découverte et l’accompagnement de jeunes réalisateurs, dans la mise en place de structures d’aide à la production et à la diffusion, dans les échanges entre son pays et les grandes cinématographies internationales. A la fois artiste et stratège, exigeant et ouvert sur les nouvelles tendances, Cristian Mungiu incarne à la perfection la fonction de parrain pour le 10e anniversaire de Fabrique Cinéma de l’Institut français. 
 
Jean-Michel Frodon

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