Claire Denis

Parraine La Fabrique des Cinémas du Monde 2015

« Je ne peux aller à Cannes, accepter cette invitation de la Fabrique sans que l’adrénaline grimpe trop fort dans mes veines. Tout mon fragile organisme est saisi par la transe de Cannes.

Comme dans un film de Godard, seul, filer sur l’autoroute
Comme dans un film de Godard, seul au volant, Belmondo dans son Alfa-Roméo…
(Je cite de mémoire Pasolini)

Oui, pour moi c’est encore ces mots là qui me viennent en tête quand je pense au festival de Cannes. J’oublie mes déboires, mes frustrations, je redeviens quelqu’un de bouillant.

Aller à Cannes quand un premier film se pointe à l’horizon d’une vie, et génère tant de désirs et d’angoisses mais y être attendu, accueilli et protégé par la Fabrique, c’est génial, j’en suis sûre.

Un futur ou une future cinéaste ressemble un peu à une grande prairie drue et fleurie, une prairie qui n’est pas encore rentable, sans maïs, sans patates, avec ici ou là de la caillasse, mais qui sent bon et qui promet.

Qui promet un film. Un film qui viendra d’un pays lointain peut-être, en guerre peut-être.

Pour ma part je doute un peu de moi dans cette aventure, vous me jugerez. Je suis singulière, je sais, mais ça peut aussi servir.

Des images de Cannes : Manoel de Oliveira montant sur scène athlétiquement pour présenter L’étrange Affaire Angelica à la soirée d’ouverture d’un Certain Regard.

Et puis cette Méditerranée qui baigne indifféremment les plages de Cannes et de Lampedusa. »

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